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Du cinéma, rien que du cinéma
20 mars 2013

The Place beyond the pines

De Derek Ciafrance, avec Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendès et Dane DeHaan

 

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 Synopsis :

Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir… (source allociné)

 http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19465183&cfilm=194891.html

Destins croisés :

Première partie : Luke

 

Cet "endroit au-delà des pins" est avant tout une ville, Schenectady, qui distille dès les premières images, son ambiance moite et authentique.

Située près de la rivière Hudson, dans l'Etat de New york, cette ville possède une aura de banlieue tranquille et typique de l'amérique "profonde" avec son steack house et son centre ville mangé par les quartiers généraux de la General Electrics.

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On y suit, dans un plan-séquence qui pourrait bien détrôner celui qui ouvre "Snake Eyes", un Ryan Gosling, émouvant d'émotion contenue et de virilité sauvage, transformé encore une fois en pilote hors pair mais de moto cette fois.

Le jeune Luke est un "trompe-la-mort" qui donne en spectacle sa maîtrise de sa moto dans un impressionnant numéro de voltige, filmé au plus près, faisant vibrer la séquence au rythme des engins survitaminés.

De retour pour quelques jours dans cette ville, il va retrouver une de ses anciennes conquêtes et découvrir qu'il est le père de son enfant.

Dès lors il ne souhaite qu'une chose : prendre sa place de père alors qu'un autre homme est entré dans la vie de la belle Romina, jouée par une Eva Mendès, touchante de beauté brute.

On comprend son besoin viscéral de s'occuper de cet enfant lorsqu'il partage enfin une "première fois" de son fils, dans une scène boulersante de simplicité et d'émotion.

Il cherche alors à subvenir aux besoins de cet enfant et de sa mère.

Pour celà il est même prêt à braver la loi en commétant des braquages.

Ces méfaits accélèrent le récit par leur traitement "live". Caméra à l'épaule Ciafrance colle au personnage et embarque même sur sa moto lors du dernier braquage filmé. Sa fuite est presque entièrement en vue subjective en direct de la moto.

Deuxième partie : Avery

 

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C'est là que le destin de ce jeune père va rencontrer celui d'un autre père, le jeune Avery Cross, policier zêlé, intègre, mais pressé de gravir les échelons, sobrement et sensiblement interprété par Bradley Cooper.

Dans ce basculement du récit, Bradley Cooper est un homme brisé par son acte et par l'étrange résonnance entre sa vie et celle de Luke.

Il va se découvrir un courage et une volonté à toute épreuve et va même mettre sa carrière en péril pour ne pas se compromettre.

Mais le scénario révèle bien des surprises puisqu'arrivé à ce moment du déroulement de l'histoire, nous apprenons que l'essentiel de l'histoire se situe quinze ans plus tard...

Troisième partie : la rencontre des fils

Ce n'est qu'à ce moment du récit que Ciafrance dévoile le véritable fil conducteur de ce film choral s'étirant sur deux époques : le lien de filiation.

Les deux enfants des deux protagonistes précédents, qui, à priori, n'ont rien en commun, vont tisser des liens d'amitié.

Dès sa première apparition au bord d'une piscine, en un seul regard, Emory Cohen, qui interprète AJ, je fils de Avery, fait passer tout le mal-être de ce jeune garçon, qui, ecrasé par l'image d'un père intègre et brillant, se construit en réaction à ce modèle en se créant une image de bad boy clinquant.

L'intensité du mal-être compensé par une attitude rebelle de l'un va faire écho au caractère entier et introverti de l'autre.

Quand il va se trouver face à Jason, le fils de Luke qui ne connaît pas son père mais qui, en cherchant sa trace, découvre qu'il marche dans ses pas, leur alliance apparaît comme inévitable, comme le fruit du destin.

Leur épopée, qui se conclue de manière épique sur Jason filant au guidon d'une moto, ouvre le débat sur les prédispositions génétiques et la place de l'éducation dans la construction d'un individu et propulse Dane DeHaan au panthéon des acteurs au charisme hypnotique, comme l'avait laissé augurer l'excellent "Chronicle"

En conclusion : Un film qui ose prendre son temps pour développer ses personnages et leur conférer une épaisseur propice à l'auto-identification et à l'empathie. Son propos s'en trouve plus crédible et émouvant que bien des mélodrames qui versent facilement dans l'exagération. Cet écueil est fort heureusement évité.

Un grand beau film qui touche par son authenticité.

Note: 7/10

 

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